Qu’est-ce que l’insuffisance de convergence ?
L’insuffisance de convergence est une affection caractérisée par le fait que les yeux d’une personne dévient vers l’extérieur lorsque cette personne essaie de se focaliser sur un objet rapproché.
Cela rend donc difficile la lecture ou la focalisation sur des objets situés à faible distance. Pour créer une seule image, le cerveau met en œuvre plusieurs ajustements au niveau des yeux pour les faire fonctionner ensemble.
Par exemple, le cristallin, qui se trouve à l’intérieur de l’œil, varie selon qu’il s’agit de se focaliser sur un objet éloigné ou sur un objet rapproché.
D’autres adaptations sont effectuées lorsque la vision de près est nécessaire, notamment la constriction de la pupille et la tendance naturelle des yeux à se déplacer vers l’intérieur, vers le nez (ligne médiane). Le mouvement des yeux vers l’intérieur est la convergence. Toutes ces adaptations sont essentielles pour obtenir une vision nette de près.
Dans les cas d’insuffisance de convergence, il existe une déconnexion entre le cerveau et l’œil en ce qui concerne la vision de près. L’œil peut dériver vers l’extérieur au lieu de se diriger vers la ligne médiane, ce qui entraîne une fatigue oculaire, une vision floue et des difficultés à se focaliser sur des tâches rapprochées.
L’insuffisance de convergence est une affection courante. Elle s’observe habituellement chez les adolescents, bien que des cas aient également été rapportés chez les adultes. Il convient de noter que l’insuffisance de convergence n’est pas la même chose que l’exotropie, qui est un sous-type de strabisme (un désalignement des axes visuels).
Les personnes présentant une insuffisance de convergence ne ressentent une déviation des yeux que lorsqu’elles font une focalisation de près ; elles peuvent par ailleurs avoir une bonne vision. Les personnes souffrant d’exotropie, quant à elles, verront leurs yeux se désaligner de façon constante ou irrégulière, indépendamment de la focalisation voulue.
Les causes de l’insuffisance de convergence
On ne comprend pas très bien la cause de l’insuffisance de convergence. On pense que le problème provient d’une mauvaise communication lors de la demande au cerveau d’ajustements de la vision de près dans l’œil. Il est également possible que la génétique soit en partie responsable. Dans certains cas, des pathologies préexistantes qui affectent le cerveau peuvent entraîner une insuffisance de convergence. Certaines de ces pathologies comprennent :
une commotion cérébrale.
une lésion cérébrale traumatique.
la maladie d’Alzheimer.
une myasthénie grave.
la maladie de Parkinson.
la maladie de Graves.
Symptômes de l’insuffisance de convergence
Les symptômes de l’insuffisance de convergence varient selon les personnes concernées. En fait, une personne atteinte d’insuffisance de convergence peut ne présenter aucun symptôme du tout. Toutefois, les personnes qui présentent des signes et des symptômes d’insuffisance de convergence ne les ressentent que lorsqu’elles ont recours à la vision de près. Les symptômes habituels sont les suivants :
maux de tête
vertiges
difficulté à se concentrer sur des tâches de près, y compris la lecture, ce qui peut amener les enfants à ne pas lire ou à ne pas terminer leurs devoirs.
fatigue oculaire caractérisée par une douleur, une fatigue et une irritation des yeux.
plisser les yeux, se frotter ou fermer un œil lors de la mise au point de près.
Le diagnostic de l’insuffisance de convergence
L’insuffisance de convergence peut parfois passer inaperçue. Les enfants atteints de cette affection ne présentent parfois aucun autre problème de vue, ce qui leur permet de passer sans problème les dépistages de la vue à l’école.
Pour bien diagnostiquer l’insuffisance de convergence, un examen complet de la vue est nécessaire. Au cours de cet examen, l’ophtalmologiste peut poser des questions sur les symptômes associés à l’insuffisance de convergence.
Il est important de signaler à votre ophtalmologiste toute anomalie que vous remarquez, même si elle vous semble insignifiante. En mentionnant des maux de tête ou une fatigue oculaire lors de la mise au point de près, vous pouvez attirer l’attention de votre ophtalmologiste sur un problème qu’il n’aurait peut-être pas soupçonné autrement. Pour diagnostiquer une insuffisance de convergence, un ophtalmologiste mesurera :
le point rapproché de convergence : c’est la distance à laquelle un objet peut s’approcher du visage tout en maintenant la convergence des yeux (qui fonctionnent ensemble). Lorsqu’un œil commence à dévier, on arrête l’objet qui s’approche et on mesure sa distance par rapport au visage. Les personnes dont la convergence est insuffisante obtiennent normalement une mesure de plus de 6 centimètres.
L’exodéviation : c’est la tendance qu’ont les yeux à s’écarter vers l’extérieur. Les personnes atteintes d’insuffisance de convergence présenteront une plus grande exodéviation lors de la visualisation d’objets rapprochés par rapport à des objets éloignés.
La vergence fusionnelle positive : c’est la façon dont le cerveau communique la convergence aux yeux ; il s’agit là de la question centrale de l’insuffisance de convergence. Un ophtalmologiste demandera au patient de lire des lettres à travers différentes lentilles prismatiques, chacune augmentant progressivement en intensité, et notera le moment où le patient commence à avoir une vision double.
L’accommodation : c’est la capacité des yeux à changer la focalisation de loin en près.
Quel traitement pour l’insuffisance de convergence ?
Les personnes qui ne présentent aucun symptôme d’insuffisance de convergence peuvent ne nécessiter aucun traitement. Pour ceux qui en présentent, une rééducation visuelle pour l’insuffisance de convergence s’est avérée être une forme de traitement efficace pour nombre de personnes. Une rééducation visuelle consiste à effectuer plusieurs exercices relatifs à l’insuffisance de convergence qui augmentent la capacité des yeux à travailler ensemble. Ces exercices peuvent être effectués dans le cabinet d'un orthoptiste ou à domicile.
Les exercices courants permettant de lutter contre l’insuffisance de convergence sont les suivants :
L’exercice du crayon : il s’agit de tenir un crayon à bout de bras, afin que la personne puisse se focaliser sur lui en tant qu’image unique. La personne rapprochera lentement le crayon de son visage jusqu’à ce qu’elle commence à voir double. Cet exercice doit être effectué pendant environ 15 minutes par jour, cinq jours par semaine, afin de réduire le point rapproché de convergence.
Les verres prismatiques : ils servent à corriger la vision double plutôt qu’à traiter l’insuffisance de convergence. Les verres prismatiques courbent la lumière d’une manière qui élimine la vision double chez ceux qui les portent, créant l’apparence d’une seule image. Leur efficacité est variable selon les personnes.
La rééducation visuelle par ordinateur : elle est réalisée à l’aide d’un logiciel informatique spécial qui peut être téléchargé pour fournir des exercices de focalisation oculaire à domicile. Les résultats peuvent être imprimés ou communiqués à votre ophtalmologiste pour suivre vos progrès.
L’intervention chirurgicale : elle se concentre sur les muscles de l’œil ; ces procédures comportent leur propre lot de complications et de risques. Bien que rare, l’intervention chirurgicale peut être recommandée si les autres traitements ne donnent aucun résultat.
En conclusion, comme souvent : pour vous assurer de ne pas passer à côté d’une insuffisance de convergence ou de tout autre problème de vue, il est capital de faire contrôler votre vue régulièrement par un ophtalmologiste. Vous ne savez pas à quelle régularité vous devriez consulter un ophtalmologiste ? Lisez notre article pour savoir à quelle fréquence prendre rendez-vous chez ce médecin spécialiste des yeux.
Page publiée en jeudi 29 février 2024
Page mise à jour en mardi 5 mars 2024