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« J’ai un cil incarné !
» :
mais de quoi s’agit-il réellement ?

personne ayant les yeux fermés

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Quand on parle de « cil incarné », il s’agit bien souvent d’un abus de langage pour désigner une pathologie ou une irritation des paupières. Alors de quoi s’agit-il réellement ? Faut-il consulter ? Quel traitement envisager ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les irritations et pathologies de la paupière et des cils.

Mieux comprendre vos cils

Nos cils sont structurés de la même manière que les poils : ils comportent une racine, également appelée follicule pileux, et une tige. A sa racine, on trouve les glandes sudoripares et les glandes sébacées, qui permettent de garder l’œil et les cils hydratés, et lubrifiés.

Maintenant que les présentations sont faites, attardons-nous sur le rôle des cils. Avant tout, ils ont une fonction barrière. Ils maintiennent les corps étrangers et les impuretés sur les bords des paupières, pour protéger l’œil. Face à un danger, le réflexe de clignement protège les yeux. Ce dernier est possible grâce aux nombreuses terminaisons nerveuses logées à la racine des cils, dans les paupières.

Dans certains cas, les cils peuvent présenter des anomalies :

  • Anomalies de pigmentation : dans les cas de leucotrichie, de poliose ou de canitie, les cils peuvent pousser incolores, ou blanchir soudainement ;

  • Anomalies de direction ou de position : certaines pathologies induisent une mauvaise position des cils, avec plusieurs rangées, ou une mauvaise direction, avec des cils qui poussent vers l’intérieur, provoquant un frottement contre l’œil ;

  • Anomalies de croissance : certaines maladies comme la madarose, l’hypertrichose, ou l’hypotrichose provoquent une pousse des cils trop forte et trop développée, ou à l’inverse, l’arrêt de la pousse des cils, ou encore, leur absence ou leur chute.

En parallèle de ces anomalies possibles, il existe plusieurs types de pathologie et d’inflammation des paupières et des cils, qui peuvent irriter l’œil, et donner cette impression d’avoir un cil incarné. En effet, il n’existe pas réellement de « cil incarné » qui réagirait comme un poil incarné. La plupart du temps, quand une personne se plaint d’avoir un cil incarné, c’est soit une des anomalies évoquées ci-dessus, soit une pathologie ou inflammation de la paupière.

Les pathologies et inflammations des cils pouvant évoquer la sensation de cil incarné 

Les pathologies dermatologiques et inflammation des paupières et des cils 

La blépharite : cette pathologie se traduit par une inflammation du bord libre de la paupière. Le patient constate une rougeur, parfois une chute de cils, ou une déformation du bord de la paupière. La blépharite peut être d’origine bactérienne, ou liée à une rosacée ou une dermite séborrhéique.

Le chalazion : les glandes de Meibomius se situent à la racine des cils, et sécrètent une substance grasse pour lubrifier l’œil. Parfois, ces glandes s’engorgent et créent ainsi une inflammation, qui évolue en tuméfaction douloureuse au bord de la paupière.

L’orgelet : plus rare que le chalazion , il s’agit d’une infection staphylococcique du bord du cil, au niveau du follicule pileux. L’orgelet se caractérise par une petite tuméfaction à la racine du cil, qui devient rouge, avant d’évoluer en pointe blanche qui s’ouvre sous quelques jours.

Les pathologies morphologiques et structurales des cils

Le trichiasis : cette pathologie est à l’origine d’une orientation anormale d’un ou de plusieurs cils. Le patient peut alors avoir des cils qui poussent vers l’intérieur, frottant sur l’œil. Une sensation de corps étrangers, des rougeurs, ou une photophobie sont des signes évocateurs.

Le dystrichiasis : il s’agit d’une rangée ciliaire supplémentaire, en arrière de la rangée de cils « normalement » positionnée. Ils peuvent constituer une rangée complète ou éparse sur le bord libre de la paupière, parfois liés à un trichiasis (une des deux rangées est mal orientée). Ici aussi, ce phénomène peut provoquer des inflammations chroniques de l’œil et un inconfort quotidien.

L’épiblépharon : pathologie morphologique du cil chez l’enfant, l’épiblépharon est un repli de la paupière qui entraîne une pousse verticale des cils. Comme le trichiasis et le dystrichiasis, il provoque un frottement des cils sur l’œil, pouvant être à l’origine d’inflammations.

Sensation de gêne au niveau de l’œil : quand faut-il consulter ? 

Toutes les pathologies que nous avons citées ci-dessus peuvent être confondues avec un cil incarné. Dans le cas du trichiasis ou du dystrichiasis, un suivi par un ophtalmologiste est nécessaire. Certaines formes légères ne demandent qu’un suivi régulier, ou peuvent être soulagées avec un traitement médicamenteux, quand d’autres formes plus sévères nécessitent une intervention chirurgicale ou au laser. En ce qui concerne l’épiblépharon, il se résout parfois de lui-même durant la croissance de l’enfant, autrement, une intervention chirurgicale permet de réorienter convenablement les cils.

Pour les pathologies dermatologiques de la paupière, l’orgelet disparaît naturellement en quelques jours, avec une bonne hygiène oculaire. Le chalazion, quant à lui, nécessite une légère intervention chirurgicale dans la minorité des cas. Enfin, la blépharite peut faire l’objet d’un traitement médicamenteux ou de simples soins d’hygiène, selon la cause et la sévérité.

Vous avez l’impression d’avoir un cil incarné et vous ne savez pas quelle en est l’origine ?

Si vous ressentez une gêne ou une irritation légère, commencez par demander conseil à votre pharmacien. Si la gêne est importante avec une sensation de corps étranger dans l’œil, ou une rougeur, n’hésitez pas à prendre rendez-vous chez l’ophtalmologiste, pour faire un point sur la situation. Un suivi et une prise en charge médicale peuvent être indiqués, afin de prévenir une éventuelle kératite (infection de la cornée).

La kératite est bien prise en charge de nos jours, grâce à la prise de collyres mouillants et plus rarement d’antibiotiques en cas de surinfection, mais lorsqu’elle devient chronique, elle peut endommager l’œil et réduire l’acuité visuelle. Pour conclure : mieux vaut prévenir que guérir.

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